05/02/2011

Poètes d'Europe - Violeta Boncheva (Bulgarie)

Violeta Boncheva 120.jpgVioleta Bóncheva, Bulgare, professeur d'espagnol, a déjà publié huit livres : cinq de poésie et trois en prose. Deux de ses livres sont bilingues - ¨Le chapeau¨ et ¨Dans le nombril de la lune¨, traduits par le traducteur mexicain Reynol Pérez Vázquez. Le dernier livre de Violette Boncheva, sous forme d’e-book, est une traduction de l'espagnol qu’elle a réalisée et qui porte le titre : Dramaturges contemporains mexicains ¨. Il comprends des pièces de théâtre de trois dramaturges mexicains : Hernán Galindo, Víctor Bande et Hernando Héron.
Violette Bóncheva continue à traduire et à publier la poésie contemporaine de Rolando Revagliati, Silvia Loustau, Gustavo Marcelo Galliano, Leticia Herera, Daufen Bach, Víctor Manuel Gusman, etc.
Son œuvre a été primée plusieurs fois en Bulgarie, enEspagne et aux Etats-Unis. Elle a écrit quatre pièces de théâtre, dont une pour les enfants.

 

Deux poèmes de Violeta BONCHEVA

Traduits par Athanase Vantchev de Thracy

 

Quand je suis troublée
Je reste seule avec l’eau,
Des mondes s’écoulent à côté de moi.
La présence taciturne des poissons
Est une musique pour mes sens.

 Les eaux m’apportent des salutations de mes amis,
M’arrachent au désert de la solitude
Et au triste croassement des corbeaux débiles.

 
КОГАТО
съм объркана
Заставам насаме с водата.
Изтичат светове край мен,
а мълчаливото присъствие на рибите
е музика за сетивата ми.

 Водите ми донасят поздрав от приятели,
изтръгват ме от пустоша на самотата
и крясъка на глупавите гарги.

 

 

LE GITAN ET LE CHEVAL

 Le gitan et le cheval
Tirent, sur la pente rude, la vie vers le haut.
Les sabots frappent dur les pavés abrupts,
Le gitan se perd dans  un tourbillon de jurons –
Tout y passe, tout ce qui bouge au monde y passe
Et le fouet continue à claquer.
Les jurons ? Ils n’épargnent même pas sa mère…
Celle-ci sourit et exhibe les deux dents qui lui restent :
-         
Son père savait mille fois mieux jurer - dit-elle –
Rien d’étonnant que chaque année je mettais au monde un enfant.

 Le rire soulève sa poitrine flétrie,
Desséchée, inutile
Et pleine de fumée ;

 Elle fait tourner longtemps
Un morceau de pain dur dans sa bouche
Se confondant avec le feu paresseux devant  son taudis.

 Des chevaux et des femmes mariées,
Des tambours, des ours,
Passent et repassent devant elle,
Des bandes d’enfants dévalent la colline
Et disparaissent quelque part parmi les étoiles.

 Enfin, la nuit est là,
Exténué, mais fermement décidé
De continuer à faire tourner la roue de l’existence,
Son fils cache de sa tête en sueur
Le visage de sa femme,
Continue à jurer
Et à s’enfoncer,
Au nom de la vie,
Entre ses jupes déchirées.

 

Циганинът и конят

 Циганинът и конят
дърпат живота по нагорнището.
Блъскат копитата стръмните камъни,
а циганинът псува каквото му падне –
всичко що пърха по белия свят
и плющи камшика.
Не забравя и майка си...
А тя обелва двата си зъба оцелели.

-Баща му псуваше по-здраво – казва –
затова раждах всяка година.

Смехът раздрусва набръчканата й пазва
пълна с дим,

пресъхнала и ненужна.

Дълго върти из устата си сух залък,
слята с мързеливия огън пред колибата.

Край нея пак преминават
коне и булки,
тъпани, мечки,
цели кервани с деца,
които изчезват надолу по хълма
или към звездите...

И слиза нощта.
Уморен, но решен да продължи
Всемирния кръговрат
синът й прикрива с главата си потна
лицето на жена си
и продължава да псува и блъска
полите й скъсани
в името на живота.

Les commentaires sont fermés.