10/03/2009

AUBE, la Saga de l'Europe, III-16


Le soleil avait fait du chemin. Proches et guerriers de Belonsis avaient tous fini par savoir que Kleworegs était en grande discussion avec lui... De quoi pouvaient-ils s’entretenir si longtemps ? Beaucoup auraient voulu entrer sous sa tente et s’y mêler. Les gardes houspillaient ceux qui s’approchaient trop. Chassés et furieux, ils se réunissaient en petits groupes, selon leurs affinités et leurs haines, et commençaient des échanges de vue passionnés. La présence du haut roi ne leur disait rien qui vaille. Ils la commentaient en termes malveillants. Les conseillers de Belonsis, en particulier, s’offusquaient de ne pas être admis à la rencontre. Seul, il gardait son libre arbitre, et décidait de lui-même, pesant avec sagesse le pour et le contre. Ils se désolaient de ne pas être à ses côtés pour l’influencer. Les dieux savent ce qu’il accorderait à Kleworegs. Peu ou beaucoup, ils n’arrivaient pas à l’imaginer, mais toujours trop et rien, à coup sûr, qui aille dans leur sens. Ils levaient la tête. Le soleil était toujours plus avant. Ils se désolaient à mesure de sa progression.
– Ça ne va pas bientôt finir ? Ils en ont encore pour longtemps ?
Ceux postés devant la tente, depuis le matin frisquet, n’osaient s’éloigner pour aller changer leur fourrure contre un vêtement léger. Ils suaient à grosses gouttes. Ils guettaient, l’inquiétude au cœur. Quoi donc mobilisait les deux rois depuis si longtemps ? Ils avaient poussé un grand soupir de soulagement quand ils avaient cru voir s’ouvrir une des portes de la tente... ce n’était qu’un caprice du vent. Ils attendaient, depuis, au bord de la querelle, ou engageant les paris les plus fous.
– Ah, enfin, ce coup-ci, c’est le bon !

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