06/06/2009

AUBE, la saga de l'Europe 211

Non, Kleworegs n’était pas passé dans le village où ils savaient tout. Tant pis ! Il profiterait de leur hospitalité pour se reposer et recevoir les soins indispensables à la poursuite de sa quête. Il attendait, interrogeant tout un chacun. Il avait honte. Comme ils étaient, dans son trou, ignorants et loin de tout !
Le monde était si beau, si varié. Il y avait tant de choses à découvrir... Et pour venger l’honneur, il allait l’abandonner. Ah, renoncer à la vengeance ! Tout éprouver, tout connaître ! Il n’en avait pas le droit. Il n’en aurait jamais le temps. Il implora les dieux. Qu’ils lui permettent de goûter un peu, avant de la perdre, cette vie qu’il découvrait.
Ce village était un vrai rendez-vous de voyageurs. Les visiteurs du clan du Cheval ailé avaient rapporté qui des trésors, qui des anecdotes, de leur séjour chez Kleworegs. Ils avaient aussi tenu leurs promesses de répandre partout sa gloire. C’est ainsi qu’il entendit parler, dans ce wiks où il soignait sa blessure, du grand troc de son butin. À peine cette nouvelle effleura-t-elle ses oreilles, il se leva et alla interroger l’arrivant. Il ignorait où était ce village, mais avait su cette histoire par un prêtre d’une bourgade non loin de la sienne. Son chef y avait participé. Il lui dirait où porter ses pas pour s’y rendre.
Il serait volontiers parti sur-le-champ, tout regret d’être passé à côté de la vie aboli. Sa jambe le faisait encore un peu souffrir. Le voyageur l’entendit. Il rentrait chez lui. Qu’il profite de son char ! Une fois arrivés, il lui en montrerait la route, à moins qu’il ne l’y conduise. À lui de se débrouiller ensuite.
Il acquiesça. Il se rapprochait de sa cible.

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