08/03/2009

AUBE, la Saga de l'Europe, III-14


– Je n’ai pas dit ça ! Mais pourquoi votre chant ne serait-il pas prophétique. Au lieu de dire ce qui a été, il vous ferait aussi savoir ce qui sera. Dans ce cas, tu m’as apporté une grande révélation. Il est possible de combattre à cheval. Le barde qui a composé votre geste était inspiré, pour l’avoir deviné.
– Ce sont nos guerriers qui l’ont bâtie, victoire après victoire. Mais réjouis-toi encore plus. Ta fille, si tu es généreux, va entrer dans une famille où les guerriers sont favorisés, à l’instar des prêtres, voire mieux qu’eux, de visions et de prémonitions... Peut-être suis-je le Belonsis qui fait rentrer ses ennemis sous terre. Ne crois-tu pas qu’avec un tel homme pour gendre et allié, ton Printemps Sacré sera cent fois plus beau et glorieux ?
 Kleworegs l’examina de bas en haut. Où puiserait-il la force nécessaire à son exploit annoncé ? Il était solide et musclé, mais bien trop mou pour jamais l’accomplir. Il renonça à contre-attaquer sur ce point. L’examen fini, il le toisa, l’air tranquille.
– Tu m’as dis les prouesses passées et futures de ton clan, mais ses vilenies ? Il a compté parmi les siens le précédent roi des rois, dont le nom ne doit pas être prononcé...
– Autant dire, alors, qu’il n’a jamais existé...
– ... Et ton prédécesseur, qui a tenté de me faire mourir. J’aurais pu réclamer à ton clan le prix du sang.
– Tu n’es pas mort et tu l’as vaincu en duel, puis fait périr. Tu es bien payé.
– Et mon guide, et ceux qui devaient aller avertir les miens de mon retour, et que nul n’a plus jamais revus. Ils étaient cinq ou six jeunes fils de rois, et les chants de leurs tribus n'étaient eux aussi qu’actions héroïques.

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