11/04/2009

AUBE, la Saga de l'Europe, I-157

Vous pouvez voir tous les épisodes de la première partie du livre I à l'adresse suivante :
http://www.lavoixdunord.fr/forum/showthread.php?t=391
BONNE LECTURE




HONNEURS ET BLESSURES


La nuit était déjà avancée. Le défilé avait pris fin à la lueur mouvante des torches sous la brise. Fatigués, heureux, ils étaient rentrés dans l’enceinte. Des feux dansaient partout. On célébrait les guerriers à grand renfort de cris joyeux et d’hymnes.
On avait descendu avec précaution les huit blessés gisant, à moitié inconscients, au fond des chariots, et exposé sur les autels les armes des trois tués au combat. À la vérité, seuls deux y avaient péri. Le troisième, blessé à mort, avait souffert deux longs jours enfiévrés avant de les rejoindre. Lui si brave ! ? Cette dure agonie devait châtier une lâcheté tue aux hommes, sue des dieux. Sa mort en avait été moins noble. Son rang près de Thonros serait moins haut. Pourtant, sa lame lui avait expédié plus d’ennemis que celles des deux autres tombés pour le Joyau... Il déciderait. S’il pardonnait cette couardise cachée, cela se saurait un jour...
Il y avait trois morts à déplorer. Il y avait en revanche, pour se réjouir et exulter, abondance de naissances, tant chez les neres que les wiroi. La liesse régnait dans le cœur des arrivants. Certains l'éprouvaient deux fois. Ils accueillaient en leur foyer un nouveau venu.
La plupart seraient dans l’immédiat sans influence. C’était le cas des filles, de ceux qui mourraient en bas âge (Le village avait beau être riche et bien situé, la maladie prenait son lourd tribut.), des stériles, ou de ceux qui n’accompliraient rien qui soit digne d’un chant. Ceux-ci avaient pourtant leur place. À l’âge d'homme, ils engendreraient des fils, pères à leur tour, maillons d’une immense chaîne de médiocres et héros, misérables et puissants, humbles et superbes, dans les générations sans nombre à venir. Au sein de celle-ci, seuls trois compteraient.

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