18/06/2011

Poètes d'Europe - Samira Begman (Suisse)

Samira Begman 120.jpgSAMIRA BEGMAN- KARABEG est née en Bosnie et Herzégovine en 1954. Elle émigre en Suisse en 1978 et devient citoyenne de ce pays. Samira a fait des études supérieures d’économie et de tourisme à l’Université de Belgrade. En Suisse, Samira Begman acquiert une vaste expérience dans le domaine de la gestion de patrimoine (dix ans d'expérience). Elle a travaillé comme spécialiste de la sécurité et responsable de la formation des apprentis à l'UBS de 2000 à 2002.

Samira Begman est bilingue. Elle parle l’allemand et le bosnien. Elle se sert du russe et de l’anglais. Elle a été a été comptable dans une importante entreprise russe dont le siège se situe à Zurich.

Samira Begman est une excellente poétesse et traductrice.

Œuvres :

Anthologies et revues

De 1992 à 2010, elle a eu de nombreuses publications dans des journaux et revues suisses et bosniaques.
2004 "le temps du mutisme"
Poèmes, Editions Divan, Suisse
2004 "la bibliothèque des poèmes germanophones"
Editions Realis, Allemagne
2005 "la voix de la nature"
Poèmes, Editions Divan, Suisse
2007 "Mes voisins" 
Poèmes, Franco Pen Verlag, Bonn
2008 ' Femmes pour la paix '
Espace d'art pour la poésie, l'image et la sculpture
Editions Monsenstein et Vannerdat

Livres individuels

2003 „Die Weberin“ (la tisserande)
Poèmes, Editions Andrea Stangl, Allemagne
2005 „An der Schwelle / Na pragu“ (sur le seuil)
Poèmes / Pjesme (allemand et bosniaque)
2008 „Zeichen“ (signe)
Poèmes, Littera Autoren Verlag, Schweiz

 

 

I
SEUL, LOIN DE LA LICORNE

Je fais de mon mieux pour voir son reflet dans d'autres
Alors je démolis et je dilue la nuit,
Je veux être dans leur rêve, dans la pupille de leur oeil
Au cœur de l’identité, au-delà de l'expression
Taillez le mot, le Mot, qui
Éclatera sous le fardeau de l'héritage
Dans une fontaine de voyelles pour que la sagesse
Cachée, dans le moment sacré de création du
Commencement, et dissipera dans mille particules
L’obscurité éternelle, ce mot au sujet de nous.

 

Depuis comme une poussière d'étoile
Moi et la Licorne sommes devenus une
Je trouve par hasard les gens qui
Se ressemblent les uns les autres
Et dont les traits, les caractéristiques
Ne forment séparément plus qu'un seul être
Le seul être qui blesse et
Se consacre à la désolation de sa propre essence
Je suis anxieuse, je ressens un frisson
Quand je vois que ce qui est resté
Des débris de leur vraie nature, et ce qui est resté
Dans leurs âmes, n’est rien
Qu’une danse endiablée d'ombres mortelles.

SAMA, DALEKO OD JEDNOROGA

Nastojim ga u drugima naći
Pa razgradujem, rastvaram noći,
Želim im u san ući, u trešnju usne,
Obilježja identiteta, iza govora
Riječ isklesati onu baš što evo
Zapečaćena nasljeđima pršti
u mlazu vokala da bi se znanje
skriveno, to tajne zametanje
početka u tisuću čestica razišla
davna tama, ta riječ o nama.

Otkad kao zvjezdana prašina
Stopih s Jednorogom sebe
Ja nailazim na ljude koji mi
Se istim onim drugim čine
Koji obiljem svojih obilježja
Raskorijenjeni tvore više bića
Jedne jedine osobe koja boli i
Voli pustoš svakog svog djelića
Osjetim zebnju, strese me stud
Kad vidim, da od onog čime su
Razlistali svoju ćud da ono što
Im se u duši nastanilo nije drugo
Do li mrtvačkih sjena žustro kolo.


II
La Licorne revient

Une Pensée conçue à partir d’un Mot
A suinté dans le Néant
Et l'infini a tremblé.
Mahat Tattva est né.
Moi, séparée de Lui
Consommée par les flammes de la Création
Moi, l’agneau sacrificiel.
Balayé par la tempête du désert de l'illusion
Annihilé par la cruelle Kali Yuga,
Je trace mon chemin
A travers le tourbillon de Désir,
La nuit disparaît,
Le feu meurt,
L'illusion facilite son emprise.
Je pénètre dans le monde du Pouvoir de la Pensée,
Et là je trouve l'amour,
Son appel devient plus distinct.
L'écho m’emporte vers
L'endroit
Où la licorne
Rêve de mon retour.

 

 

Povratak Jednorogu

 

Misao iz Riječi
oplodi Ništa

i beskonačnost uzdrhta.
Rodi se Mahat Tatva.
JA, od Njega se odvojih
i gorjeh vatrom Stvaranja,
ja, svijetu žrtvovana.
Pustinjskom olujom iluzije
zametana
surovom Kali Yuga

brušena;
savladavam vjetrove strasti,
nestaje noć,
vatra stvaranja se gasi
iluzija gubi moć.
Zadirem u svijet Snage misli,
u njemu i Ljubavi,
Njegov zov zvučan biva.
Tim zvukom ja se uznosim
gdje Jednorog
moj povratak sniva.


III
À plus tard

Je lui ai posé
Des milliers de questions,
"Mon cher enfant, des cailloux d'or
Jaillissent soudain de ta bouche ",

Alors il a dit,
' Regarde, ici sont les réponses … "
J'ai regardé,
Et regardé.
Il n’y avait que de l'eau …

Je le sais, maintenant
J’aurais dû m'être jeté à l'eau.

 

 

Kasno je

 

Sa hiljadu pitanja
stala sam pred Njega,
"Dijete, rukohvati klasja
iz tvojih usta pršte",

reče mi,
"Evo, odgovori su ovdje..."
gledala sam,
gledala...
bila je samo voda...

sad znam,
trebalo je zaronuti.

 


IV
Génie

L’éclat dans ses yeux
Reflète la reddition de
L’enfant innocent et inoffensif,
Qui se remplit du désir de vie,
Difficile à maîtriser
En ce jeune âge,
Mais quand l'enfant fait face à l'orchestre
Et avec assurance
Tient la baguette
Et crée un orage de mouvements accomplis
Et que  l'aria divine – une cascade de perles -
Se déverse du ciel
Et le moment où
Avant que le bâton ne soit levé
Il fait une pause
Il se tourne
Il me cherche
Il fait s’arrêter mon coeur
Il fait s’arrêter le temps
Et je me sens
Comment les sons harmonieux
Qui s’élèvent par la corne de la Licorne
Emportent l'enfance
De la caverne tempétueuse
Vers le verger céleste.

 

 

Genius

 

U plamu njegovih očiju,
dijete mi se predaje,
bezazlenoi nespretno
u valovlju življenja
kojeg savladavati
nije naučilo,
ali, kad stane pred orkestar
i samopouzdano

dirigentsku palicu u ruke uzme
a iz nje s ruke mu vične
sijevaju munje
i milozvučna arija - biserni slap
iz svemira izlijevati stane
i onaj momenat, onaj tren,
kad,
prije nego podigne palicu
okrene se
i moj pogled potraži,
zastane mi dah,
stane vrijeme
i ja vidim
kako zvuci harmonije
jedno djetinjstvo
iz pećine nevremena
Jednorogom uzdižu
u nebesko procvjetavanje.

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